Saint Irénée  -dossier-

 - 1-                                         biographie 

-  2-                                    Contre les hérésies ou réfutation contre la fausse gnose

Je remercie pour ce travail Jean-Louis Sanchiz. qui a consacré de nombreuses heures à la mise en forme de cette traduction avec la reprise des citations bibliques pour les comparer avec celles de saint Irénée citées de mémoire ou à partir d'une bible antérieure au canon. (peut-être une vetus italia ou celle du Codex Bezae).

Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur  plus connu sous le nom de Contre les hérésies (Adversus hæreses en latin d’où le sigle HE,

Dans cet ouvrage, Irénée identifie et mène une description des nombreux courants de pensée hétérodoxe résumés sous le nom de gnosticisme. Ces "gnostiques" prétendaient posséder la connaissance cachée du christianisme".

Irénée décrit les différents systèmes, et sous le nom de règle de la foi, propose la véritable connaissance du message du Christ.  Le Contre les hérésies constitua la principale description connue du gnosticisme jusqu'à la découverte de la Bibliothèque de Nag Hammadi en 1945. Ce qui a permis de constater qu'Irénée était fidèle dans la description des systèmes gnostiques.

 

Le texte proposé ici laisse de côté sa présentation des hérésies pour s'attacher à sa description de la foi des Eglises.

Il ne reste plus aujourd'hui que des fragments du texte originel en grec ancien, mais de nombreuses copies intégrales en latin dont les dates de rédaction restent inconnues (IIIe ou Ve siècle), subsistent encore.  Les livres IV et V existent intégralement dans une version littérale en arménien.

 

Bibliographie:

La dernière édition de l'AH a été publiée en 12 volumes dans la collection "Sources Chrétiennes" par Adelin Rousseau et Louis Doutrelou 1979 et années suivantes;

Une première édition critique a été effectuée par F.Sagnard

3- -                                                         Démonstration apostolique

Après l'écriture de l'A.H  Saint Irénée s'est attaché à résumer son texte dans un opuscule appelé "démonstration de la prédication apostolique". Il laisse de côté ses longues descriptions de la fausse gnose et se limite à  la confession de foi de l'Eglise.

Jusqu'en 1904 ne ne connaissions pas le texte de cet ouvrage, mentionné par Eusèbe de Césarée, jusqu'à la découverte d'un manuscrit dans la bibliothèque du monastère de la Mère de Dieu à Erévan (Arménie).

Bibliographie:

-L-M Froidevaux, démonstration de la prédication apostolique, traduction de l'arménien, SC n° 62,1959

-Adelin Rousseau, démonstration de la prédication apostolique SC 406, 1995

 

 - 4-                          Irénée catéchèse de Benoît XVI               

- 5-                Une étude de Pierre Nautin, directeur d'Etudes à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes ( EPHE Sorbonne) sur la syntaxe d'Irénée au sujet de l'incise dans le paragrphe sur l'Eglise de Rome

- 6-                                               L'incarnation du Logos selon saint Irénée

-7-                                        La vie de l'homme, c'est la vision de Dieu 

-8                                        -Dieu bon selon saint Irénée

-9 Le rôle des presbytres dans l'enseignement du "millénaire" avec le Christ rapporté par Irénée

L'auteur de cet article en deux parties étudie 1. l'appellation de "presbytres" dans l'Eglise primitive et 2. le soi-disant "millénarisme" transmis notamment par saint Irénée dans le dernier livre "contre les hérésies".

Le "millénarisme", ou "chiliasme" (du grec ancien khiliasmos, dérivé de khilioi "mille "), soutient l'idée d'un règne terrestre du Messie, après que celui-ci aura chassé l'Antéchrist et préalablement à l'instauration du "Monde à venir".

Cette pensée est présente dans certains courants du judaïsme, dans l'Apocalypse, dans les écrits des Pères apostoliques

Cet enseignement a perduré au sein de l'Église chrétienne jusqu'à saint Augustin. Celui-ci a contesté la croyance millénariste car il voyait en elle des perspectives d'avenir trop charnelles ou matérielles et pas assez spirituelles. Il proposa donc une lecture symbolique de l'Apocalypse et enseigna que la naissance du Christ a fait commencer les "mille ans de son règne terrestre comme le temps de l'Église". D'où "la grande terreur" médiévale de l'an 1000!

 

Saint Irénée, au sujet de ce règne terrestre, transmet l'opinion "du presbytre" dans la continuité de sa doctrine à la base de son rejet du gnosticisme: la matière n'est pas mauvaise en soi car créée par le Dieu bon. Dans le royaume, la matière est appelée à se transfigurer tout en restant ce qu'elle est de part la volonté de Dieu.

Ce que l'on appelé improprement "millénarisme" d'Irénée, est son attachement aux Ecritures et notamment au livre de l'Apocalypse. Avant le "monde à venir" les justes connaîtront une première résurrection ; puis, après un nouvel assaut de Satan, viendra le temps de la seconde résurrection, du Royaume des cieux, décrit, dans la vision de Jean, sous la forme de la Cité sainte, la Jérusalem céleste. Et la Jérusalem qui descend du ciel n'est pas confondue avec celle qui a été rebâtie précédemment, lors de l'instauration, sur terre, du Royaume messianique, tout en gardant une certaine continuité.

Pour Irénée, le « temps du Royaume messianique » est cohérent avec son enseignement du progrès de l'humanité vers son accomplissement, la période où, dans une création partiellement renouvelée, les ressuscités franchiront graduellement les étapes qui les séparent de da déification. Il écrit expressément : "Et de même que l'Homme ressuscitera réellement [ ... ] cest réellement aussi quil sexercera à lincorruptibilité, quil croîtra et quil parviendra à la plénitude de sa vigueur, aux temps du royaume, jusquà devenir capable de saisir la gloire du Père. Puis, quand toutes choses auront été renouvelées, cest réellement quil habitera la cité de Dieu".

Et aussi " alors les justes régneront sur la terre, croissant à la suite de lapparition du Seigneur, ils saccoutumeront, grâce à lui, à saisir la gloire du Père et, dans ce Royaume, ces justes accéderont au commerce des saints anges ainsi quà la communion et à lunion avec les réalités spirituelles."

Les Eglises orthodoxes ne se prononcent pas sur cet enseignement et ne le considèrent pas comme une doctrine appartenant au dogme, mais comme "opinion théologique". ( bien des auteurs du 20è siècle prétendent sans citer une seule source primaire que le concile d'Ephèse aurait condamné "le millérarisme", alors que les actes du concile ne mentionnent que "des fables délirantes d'Apollinaire" dans une question des orientaux à saint Cyrille. Celui-ci ne donne d'ailleurs pas de réponse et concentre l'objectif du concile sur la christologie)  

Certains peuvent y voir une réalité transcendante, d'autres une métaphore pour comprendre l'enseignement d'Irénée au sujet du progrès sans fin vers la déification sans changement de la nature humaine mais par grâce:   L'Esprit s'accoutume à l'humanité et l'humanité à l'Esprit. - HE III 17,1-

L'Eglise catholique romaine tout en étant très réservée sur le sujet, laisse la liberté d'accepter ou refuser l'enseignement "du règne terrestre" dans sa réponse donnée par le Saint-Office le 21 juillet 1944 : "Ne peut être enseigné comme une chose certaine le système du millénarisme mitigé à savoir que le Christ Seigneur viendra pour régner en cette terre-ci visiblement avant le jugement final, que la résurrection de plusieurs justes le précède ou non" (cf. DS n°3839).

 

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