L'entretien du Sauveur avec Nicodème

 

Après le baptême, le néophyte reçoit l'onction du Saint Esprit, la Chrismation. Le rite alexandrin lit alors l'Evangile de saint Jean qui rapporte un curieux dialogue entre Jésus et un pharisien du nom de Nicodème. Jean 3, 1-21

Le sujet est la naissance d'eau et d'Esprit et l'entrée dans le Royaume. Notre Eglise copte orthodoxe attache une telle importance à ce thème qu'elle propose de l'écouter tous les jours à l'Office Divin lors de l'office du soir. Je vous propose d'examiner ensemble cette péricope.

                                                                                                                        

 * "Mais il y avait un homme d’entre les pharisiens, dont le nom était Nicodème, qui était un chef des Judéens". *

 Le nom Nicodème signifie "vainqueur du peuple".  C'est un homme juste, comme l'indique son statut de pharisien. -  le mouvement des pharisiens s'efforçait à une observance stricte de la Torah, avec certes une certaine ostentation, mais surtout un grand respect de la tradition orale et de l'accomplissement des commandements. Si certains ont été qualifiés d'hypocrites, c'est en raison d'une certaine dureté de cœur hélas pas rare chez   les dévots de toutes religions et de toutes générations. Dieu est bonté et exige de ses fidèles la miséricorde. -  "Vainqueur du peuple", non pas contre le peuple mais issu du peuple, Nicodème est judéen, non pas juif au sens d'aujourd'hui. Quand saint Jean nous montre l'opposition "des juifs" contre le Christ, il ne parle pas des "juifs fils d'Israël" mais des habitants de la Judée, siège de la capitale religieuse Jérusalem, qui regardaient avec condescendance les autres "juifs", ceux de la Galilée en particulier. Souvenons-nous que tous les protagonistes des Evangiles à l'exception de quelques païens romains ou non, Christ, les apôtres, les prêtres, les amis et les ennemis sont tous juifs. 

 *  "Celui-ci vint à lui de nuit, et lui dit: "Rabbi, nous savons que tu es un maître venu de Dieu, car personne ne peut faire ces signes que tu fais, si Dieu n’est avec lui". *                        

 Nicodème vient trouver Jésus de nuit ".  On peut donner trois significations à cette mention qui n'est pas là par hasard :

1. Nicodème ne voudrait pas donner de publicité à sa démarche, lui, le maître en Israël, venir trouver un galiléen, même faiseur de miracles éclatants comme celui qui vient de se passer à Cana, fait un peu désordre dans la hiérarchie des valeurs.

2. Augustin d'Hippone commente ce passage: "Nicodème vient vers le Seigneur, mais il vient de nuit. Il vient vers la lumière, et il vient dans les ténèbres. Dans les ténèbres, il cherche le jour (…) mais c’est encore à partir des ténèbres de sa chair qu’il parle". Je laisse à Augustin la responsabilité de son exégèse. Il est exact que Nicodème est en quelque sorte l’homme de la nuit, mais il n'est pas certain qu'il s'agit du reflet de ses ténèbres intérieures, passons donc.

3. la nuit  dans la tradition biblique est aussi un temps de rencontre privilégiée avec Dieu: Un des commandements du Talmud indique que la Torah doit être lue de nuit. Quelques pères pensent que  la naissance de Jésus, le baptême du Sauveur et la sainte Transfiguration se sont passés de nuit.  Jean, associe toujours Nicodème à la nuit: on le retrouvera en Jn 19, 39, lors de l’ensevelissement de Jésus, le soir. On peut aussi remarquer que l’entretien avec Nicodème commence sur cette mention de la nuit, et finit sur la lumière: "Celui qui pratique la vérité vient à la lumière".-Jn 3, 21-

L'entrée en matière de Nicodème est un peu prosaïque, il énonce une banalité, "personne ne peut faire ces signes s'il vient de Dieu", mais au passage, il reconnait  à Jésus le Galiléen le titre de Rabbi et pas n'importe lequel, "venu de Dieu"  et non pas disciple d'un autre rabbi selon la tradition pharisienne. 

Il y a plus de densité en Nicodème que le jobastre chanté par Georges Brassens:

"Ceux qui ne pensent pas comme nous

Quand on n'est pas d'accord avec le fort en thème

Qui, chez les sorbonnards, fit ses humanités,

On murmure in petto:

"C'est un vrai Nicodème,

Un balourd, un bélître, un bel âne bâté."

 

 

 

 

Mais tout de même, notre Nicodème se place sur le plan du savoir qui déduit savamment la présence de Dieu de certains signes analysés certainement avec prudence. Il commence l’entretien par un "nous savons" un peu cuistre.  Et il se réfère aux signes accomplis par le Christ.

Ce "nous savons" cache une illusion. En réalité, Nicodème sait moins qu’il ne croit: dans les signes accomplis par Jésus il y a plus qu’il n’y a vu.

Le Royaume de Dieu est là présent parmi les hommes; cela, Nicodème ne le voit pas; car il n’accède pas encore au mystère du Fils de Dieu. Ce "nous savons" présente le danger de toutes sciences, même théologique, qui veulent poser un jugement définitif sur toutes choses avec le seul critère de leur discipline, même contre l'évidence de la vie.

 

* "Jésus répondit et lui dit: "Amen, Amen, je te dis : Nul à moins d'être engendré d'en haut, ne peut voir le Royaume de Dieu". *    

 

Jésus ne veut pas discuter avec Nicodème qui se place sur le seul critère de sa science. Il ne s'agit pas d'arguments, d'évidence mais de naissance, de vision du Royaume.

Beaucoup de Juifs, dont certainement Nicodème, désiraient voir advenir le Royaume de Dieu. Jésus dit que sans naître d'en haut, ils ne pourront le voir. Il lui fait pressentir que l’idée juive du Royaume comme une réalité terrestre, politique, est erronée:    En effet, Jésus dit à Nicodème que le Royaume de Dieu est accessible seulement par une naissance spirituelle. (Il faut noter que Jean utilise rarement l'expression Royaume de Dieu, il l’appelle vie éternelle, ou la vie).

Nous pouvons traduire la réponse de Jésus par le raccouci "tu veux connaître, je te propose de naître ". Nous ne savons pas le mot exact en hébreu ou en araméen, mais peu importe puisque nous connaissons les paroles de Christ dans les Evangiles que dans la version grecque, l’adverbe grec anôthen signifie à la fois  d’en haut et de nouveau. Et l’ambivalence est probablement voulue par Jean pour expliquer la méprise de Nicodème et son interrogation ironique:

 

* "Nicodème lui dit: "Comment un homme peut-il être engendré quand il est vieux? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et être engendré?"  *   Faut-il repartir en arrière? * "Jésus répondit: "Amen, amen, je te dis : Si quelqu’un n’est engendré d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.   Ce qui est engendré de la chair est chair, et ce qui est engendré de l’Esprit est esprit.   Ne t’étonne pas de ce que je t’ai dit: Il vous faut être engendré d'en-haut.   L'esprit souffle où il veut, et tu en entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va: ainsi est tout homme qui est engendré de l’Esprit". *

 

 Christ précise donc quelle est cette "nouvelle naissance" ou "naissance d’en haut" : une naissance de l’eau et de l’esprit.

Naître d’eau et de l’Esprit renvoie certainement au baptême, mais aussi au texte de la création dans la Genèse; s'y trouve les deux éléments : les eaux et l'Esprit, le souffle de Dieu.: " Dans le principe, Dieu créa le ciel et la terre. Or, la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, l'Esprit de Dieu tournoyait sur les eaux" -Gn 1, 1-29-

Donc la nouvelle naissance implique une nouvelle intervention créatrice de Dieu qui prend pour moyen l'Esprit et l'eau.

Les prophètes avaient préfiguré ce renouveau: "Je répandrai les eaux sur un sol altéré <…> je répandrai mon esprit sur ta race et ma bénédiction sur tes rejetons" Esaïe 44,3  "je vous aspergerai d'eaux pures, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; <…> je mettrai en vous mon Esprit" Ezéchiel 36, 25-27. 

Comme l'eau, l'Esprit est répandu ou versé par Dieu. L'Esprit dans le Royaume a la même force vivifiante que l'eau dans la création. Par l'intermédiaire de l'eau sanctifiée par l'Esprit au baptême, l'Esprit ouvre une nouvelle création, fait entrer dans le temps messianique qui est prémices du Royaume.

L'Esprit utilise l'eau et les choses visibles dans son action bien qu'il n'ait aucun rapport personnel avec "ce qui est chair". Mais le lien avec l'eau signifie que la seconde création se fait à partir de la première pour la reprendre et l'amener à sa dimension parfaite.

Le thème de la nouvelle naissance était déjà annoncé dans le prologue de l'évangile de Jean : "Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné puissance d’être enfants de Dieu, à ceux qui croient en son Nom,   qui ne sont nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu".  Jn 1, 12-13.  Ce "tous" indique que la nouvelle naissance a une dimension collective, ecclésiale,  la nouvelle naissance, nous fait entrer dans la famille [des enfants] de Dieu, l’Église -Ac 2, 38. 41. 47 ; Ep 2, 19 ; Rm 8, 16-17-. Nous avons des frères et sœurs en Christ avec qui nous pouvons tout partager. Dieu lui-même est notre Père -Mt 6, 9-. Il prendra soin de nous comme un tendre père. Nous pouvons lui ressembler -Ep 5, 1 ; Mt 5, 48- Et Jésus est le Premier Né de la création nouvelle.

Le grand Origène a perçu l'incarnation du Logos comme la condition de notre filiation divine en Christ. Notre Sauveur apporte avec  la rédemption la liberté. C'est pourquoi il compare l'homme qui est né de l'Esprit au vent. Outre qu'en hébreu et en grec, "Esprit" et "vent" s'expriment par le même mot: "Rouah Pneuma", la naissance par l’Esprit comme le vent est invisible, insaisissable et mystérieuse, on en discerne la réalité à ses effets, c'est aussi une caractéristique de l’homme né de l’Esprit.

Celui qui est né de l’Esprit vit de la liberté des enfants de Dieu. Il ne se laisse pas manipuler selon les normes, conventions et attentes sociales. Il ne se laisse pas conduire par le jugement des autres, ni par sa  propre volonté orgueilleuse, mais par la "justice" divine, c'est-à-dire la volonté du Père céleste qui est Bonté.

Jésus démontre pourquoi la naissance d'en-haut s’impose à l’homme: si grand soit-il, il n’est pas de plain-pied avec le Royaume de Dieu; L’homme est chair et Dieu est esprit.

La chair, c’est la créature livrée à sa faiblesse. L’Esprit, c’est Dieu même, suprême vivant et principe de toute vie. Entre les deux existe un abîme, qui ne peut être franchi que si Dieu, venant en aide à sa créature, la régénère et la hausse au niveau de l’Esprit. A cette seule condition l’homme peut accéder au Royaume de Dieu. Le principe de réalité montre que l’homme qui est chair ne peut  pas se faire esprit; il est radicalement impuissant à se donner la vie de Dieu

 A l'enseignement de Jésus sur l'engendrement par l'Esprit, Nicodème répond cette fois ci avec humilité:

 

*Comment cela peut-il se faire? *

 

 Comment naître de l'Esprit, qu'est-ce qui conditionne cette naissance?

 

* Jésus répondit et lui dit: "Tu es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas cela?     Amen, Amen, je te dis  Nous parlons de ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage.

Si vous ne croyiez pas quand je vous parle des choses terrestres, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes? *

 

A la question du " comment " Jésus répond il faut être “né de Dieu, et engagé par l'Esprit dans cette vie divine pour la découvrir, dans la foi: Pour connaître l'Esprit de Dieu, il faut l'avoir reçu. On ne l'a pas seulement parce qu'il parle et qu'on entend sa voix. Sa voix peut être entendue de tous, mais n'est reconnue que de ceux qu'il anime. Ce qui veut simplement dire, "il faut croire en moi, car je suis venu d'en-haut pour manifester la volonté du Père".  Jusqu’ici, Jésus a parlé des choses "terrestres", c'est-à-dire de celles qui se jouent ici-bas (naissance des hommes à la vie selon l’Esprit), mais il faudra encore que Nicodème s’ouvre au mystère de la filiation divine de Jésus et de son exaltation sur la croix. 

 

* "Et personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’Homme qui est dans le ciel.   Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne soit perdu, mais qu’il ait la vie éternelle".  *

 

Jésus se nomme Fils de l'homme, il revendique donc la fonction messianique telle quelle est décrite dans le livre de Daniel -10,16 sq-, sauveur de son peuple.

Mais avant cela, Christ énonce sa nature céleste.  Il est descendu du Ciel et il est pourtant au ciel. Qui donc peut-il descendre du ciel et aussi demeurer au ciel? Qui, comme le serpent de Moïse, doit être élevé pour la vie éternelle des croyants? Le Fils de l'Homme est participant de la divinité, il est aussi Fils unique de Dieu.

Le verbe "élever" dans la bouche de Jésus et transmis par Jean a un double sens, "élevé sur la croix, élevé dans les cieux ou exalté sur la croix, exalté aux cieux".  La souffrance sur la croix est glorification, parce que cause de Salut, cause de vie éternelle pour tous les hommes. L'exaltation sur la croix ne se distingue pas de la résurrection et de la montée dans la Gloire. En Nombres 21,5, “ la hampe ” sur laquelle on dresse le Serpent d'airain est traduite par les Septante: “ pose-le sur un Sèméion, sur un Signe ”, ce mot n'a guère qu'un équivalent en français: c'est un étendard, très exactement celui de la Passion comme le chante une hymne de Venance Fortunat: "Les étendards du Roi s'avancent: La croix dans son mystère brille".

 

* Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne soit perdu, mais qu’il ait la vie éternelle.     Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’il juge le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui." *

 

Voici l'accomplissement de la révélation de la Première Alliance, la nature si on peut dire de Dieu est Amour. Dieu ambitionne pour  la création la participation à la vie éternelle. L'amour du Père est sans limite, il ne cesse d'agir pour accomplir son dessein comme le chante parfaitement l'anaphore de saint Athanase:

 

"Toi qui, déjà au commencement même, as pris soin de diverses manières de l'Homme tombé sous le péché: Tu l'as soulagé et instruit par les Prophètes, par le don de la Loi, par le sacerdoce et par l'oblation des sacrifices. Mais, dans ces derniers temps, tu nous as donné ton Fils Unique comme Christ, Agneau et Pain céleste, Grand Prêtre et Oblation. Car c'est lui qui distribue et qui est distribué,  toujours au milieu de nous, sans jamais être épuisé. Car il s'est fait homme en vérité et non pas en apparence, et, dans une unité sans confusion, Dieu-Homme, il a vécu toute notre condition humaine, sauf le péché. Il s'est livré volontairement pour le Salut du monde, à la croix, source de notre rédemption".

 

 En quelques lignes tout  le mystère de l’incarnation et le mystère pascal est exprimé: l’amour fou de Dieu qui veut le Salut de tous les hommes.

Le Christ est le vrai philanthropos, l'ami de l'Homme, il faut le dire et le redire contre des siècles de terrorisme contre l'Esprit qui est liberté et joie: Dieu ne vient pas pour condamner le monde, mais pour lui donner le Salut, c'est-à-dire le bonheur éternel.

 

* "Celui qui croit en lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru dans le nom du Fils unique de Dieu.  Ceci est le jugement: la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises;  car quiconque commet le mal hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que [par elle] ses œuvres soient réprouvées;  en revanche, celui qui pratique la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, car accomplies en Dieu".*

 

Croire, donner sa foi au Fils unique, ce n'est pas seulement l'écouter avec bienveillance, ni même adhérer avec son intellect à son enseignement. La foi est la confiance absolue que notre vie est dans les mains de Dieu, la certitude aussi que Dieu nous demande de participer à notre Salut en l'accueillant avec sérieux. Alors si nous accomplissons les œuvres de la foi résumés au commandement du Seigneur, "aimer Dieu de tout son cœur, de son esprit , de toute sa force, et son prochain comme soi-même", nous croyons en vérité. Alors, malgré les péchés et inadvertances, il n'y a pas de place pour le jugement. Souvenons aussi à propos que la prière dominicale et tout l'enseignement des pères du désert tendent à exiger que les croyants évitent tout jugement sur leur frères.

"Celui qui ne croit pas au Fils de l'Homme, Fils unique du Père", n'accomplit pas les œuvres de Dieu, et alors il est déjà jugé.

Jugé, pas condamné. Jugé: donc il y aura discrimination en lui entre sa participation aux Logoï de vérité -justice donnée par le Logos au non-croyants sincère qui n'a pas reçu le message de l'Evangile, mais aussi  pour les croyants tièdes qui tour à tour, penchent vers la lumière et les ténèbres- et sa communion aux œuvres des ténèbres.

S’il est appelé à choisir la vie, choisir la lumière, le chrétien va rencontrer le mal sur sa route. Car certainement jusqu'à la parousie,  le combat entre les ténèbres et la lumière continue, combat que le Logos est venu réaliser, il a vaincu dans son corps de chair, il doit confirmer cette victoire dans son corps mystique, c'est-à-dire en chacun de nous; 

Pas seulement en particulier mais unis les uns les autres. Comme le chante l'anaphore de saint Basile, c'est tous ensemble, en Eglise, que nous sommes sauvés: "Souviens-toi, Seigneur, de nous tous, et aie pitié de nous tous ensemble".

"Celui qui pratique la vérité", signifie conformer sa vie à la vérité divine, autrement dit refléter dans son comportement la bonté du Père. Ce reflet est celui de la lumière du Dieu vivant, alors nous devenons Enfants de lumière.

L’entretien avec Nicodème a commencé de nuit, la fin s'achève sur la mention de la lumière. Nicodème est passé à la lumière.

                                                       

Mais c’est à nous tous, qui sommes un peu des Nicodème, qu’il nous est donné de choisir et de ne pas perdre de vue que re-nés d'eau et d'Esprit, nous participons  par la grâce à la seconde création, prémices du Royaume, si nos œuvres sont en Dieu. Non pas par nos seules forces, mais par grâce, comme chante une anaphore wisigothique "Réalise en nous, Seigneur, ce qui peut te plaire, et, pour que nous puissions te posséder, prend possession de nous".

La source de Vie éternelle se répand en nous, alors le Royaume de Dieu est là.

        

                                                                                                                                                                                                     + E-P

Lettre aux amis du sanctuaire du prophète Elie N°243 & 245 février/mars 2009

 

Nicodème et la nouvelle naissance