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                                                 Le Fils de l'Homme

 

Le titre de Fils de l'homme est nommé trente et une fois dans saint Matthieu, quatorze dans saint Marc, vingt-cinq dans saint Luc et douze dans saint Jean. C'est toujours  Jésus qui emploie ce nom en parlant de lui-même, alors qu'il ne prononce qu'une fois pour se l'appliquer à lui-même, le nom de "Fils de Dieu".

 Dans toute la suite du Nouveau Testament saint Étienne est le seul qui s'en serve "Je vois le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu " -Act. 7,55-.

Deux autres fois saint Jean voit dans ses visions quelqu'un "comme un fils d'homme" -Apoc., 1, 13 & 14,14-.

Ce quelqu'un est certainement le Fils de Dieu, mais pour en parler, l'apôtre emprunte visiblement la description du prophète Daniel: "Je considérais cette vision de la nuit; et voilà qu’avec les nuées du ciel vint comme le Fils de l’homme, et il s’avança jusqu’à l’Ancien des jours, et il se présenta devant lui. Et il lui fut donné pouvoir, honneur et royauté; les peuples, les tribus et les hommes de toutes langues le servirent. Sa puissance est une puissance éternelle qui ne passera point, et son royaume ne périra jamais. Dan 7,13-14-

                

Cet homme, donc, vient sur les nuées du ciel (les nuées sont une image classique des apparitions de Dieu) et il accède jusqu’au trône de Dieu.  

Ce "Fils de l'homme" fait bien partie du monde de l’homme est introduit dans le monde de Dieu. L'ensemble de la prophétie indique clairement que ce "fils d'homme" n'est pas un homme ordinaire. C'est celui que Dieu enverra sur la terre pour y établir son règne, en d'autres termes c'est le Messie à venir. Jésus annonce la parousie en mentionnant expressément le prophète Daniel " alors on verra le Fils de l'homme venant dans les nuées avec grande puissance et avec gloire". –Marc 13, 27-

 

Les passages dans lesquels Jésus prend ce nom de "Fils de l'homme" permettent de comprendre qu'il se présente aux hommes en tant que Logos incarné.

C'est dans sa personne une de deux natures –humaine et divine- sans mélange ni séparation, qu'il agit, guérit, annonce le Salut, souffre, et ressuscite. C'est pourquoi il apparaît comme "Fils de l'homme" dans tous les textes qui se rapportent à son rôle de rédempteur/libérateur, de Dieu fait homme pour sauver la création.

                                             

- Le Fils de l'homme, en sa qualité de médiateur, est comme l'échelle dressée entre la terre et le ciel, -Jn 1,51;

- qui est descendu du ciel et y remontera, après avoir été élevé comme le serpent d'airain, -Jn 3,13, 14-;

- qui est maître du sabbat, -Mt12, 8;

- qui pardonne la parole dite contre lui, -Mt 12,32;  

- qui sème le bon grain sur la terre et enverra ses anges pour faire la récolte, -Mt 13, 37-41; - qui a le pouvoir de guérir et de remettre les péchés, Mt 9,6;

- qui mange, boit comme tout homme, Mt 11, 19;

- qui pain de vie descendu du ciel, Fils du Père,  en gage de la vie éternelle qu'il promet,

- qui donne d'abord sa chair à manger, -Jn 6,27-54;

- qui est en même temps Fils de l'homme et Fils du Dieu vivant, -Mt 16, 13-16;

- qui vient sauver ce qui avait péri, -Mt 18, 11-; et non point perdre les âmes, -Lc9, 56-;

- servir et non être servi. –Mt 20,28;

- C'est surtout comme Fils de l'homme que Jésus souffre et meurt. Quand l'heure est venue, le Fils de l'homme va à Jérusalem pour y souffrir, -Mt20, 18;

- et marche à la mort, -Mt26,24 qu'il appelle sa glorification. -Jn 12,23-.

- Notre- Seigneur prend encore le nom de "Fils de l'homme" quand Judas le trahit par un baiser et quand lui-même comparaît devant Caïphe et le sanhédrin, affirmant alors l'identité des deux appellations "Fils de l'homme" et " Fils de Dieu". –Mt 26, 63-64;

- le Père "lui a donné le pouvoir de juger, parce qu'il est le Fils de l'homme" –Jn 5,27

- Outre son avènement particulier pour chaque âme, il en aura un autre, général et solennel, à la fin du monde, -Mt 24,27- 30,

 

Dans son dialogue avec Nicodème en Jn 3,13 Jésus annonce sa venue pour le Salut en ces termes: "Et nul n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme, qui est du ciel". Le « ciel » est le lieu de départ et de retour de la mission du Fils; cette expression sert à désigner sa condition de Fils de Dieu.

 

En s’appliquant le titre de Fils de l'Homme à lui-même, Jésus se révèle comme le porteur du destin de l’humanité tout entière.  "L'effet de la génération spirituelle est de rendre les hommes célestes, de terrestres qu'ils étaient, grâce qu'ils ne peuvent obtenir qu'en devenant ses membres, de manière que celui qui monte soit le même qui est descendu, c'est-à-dire que Notre-Seigneur regarde son corps ou son Eglise, comme lui-même". ( Augustin d'Hyppone)

Dans le même sens, Paul dira de lui qu’il est le "nouvel Adam",  Jean citera cette extraordinaire phrase de Pilate au cours de la Passion: "voici l’Homme".

                                          

Jésus est le premier-né de l’humanité nouvelle, la Tête, et il fait de nous et avec nous un seul Corps: à la fin de l’histoire, nous serons tellement unis que nous serons avec lui comme "un seul homme". 

 

Avec lui, greffés sur lui, nous serons "le peuple des Saints du Très-Haut".

 

+ E-P      décembre 2018

 

 

 

 

 

 

Jésus, fils de l'homme