INTRODUCTION à l'ORTHODOXIE

 

1. la vie chrétienne

Les pères apostoliques et les apologistes entretenaient la mémoire vivante du Seigneur. Et à leur suite, un Clément d'Alexandrie, un Origène, un Irénée, un Athanase, ne détenaient pas des textes mais la foi même, et transmettaient sans en renverser une seule goutte, ce Calice de Vie aux chercheurs de Dieu.

Nous aussi, nous recevons cet héritage dans la tradition de notre belle Eglise orthodoxe.

 

L'orthodoxie est l'Art de vivre en chrétien dans l'esprit de liberté et de beauté. "Viens et vois" dit le Seigneur à tout homme de bonne volonté.

Car l'Orthodoxie est la forme du christianisme la moins traduisible en concepts.

Et si notre Eglise copte orthodoxe semble de prime abord archaïque et primaire, c'est qu'elle est très proche des sources, de l'origine judéo-chrétienne, évangélique.

 

Sa spiritualité, son culte, sa prière, son âme même, remontent   à la piété pharaonique, aux patriarches, à Moïse et Aaron, au culte du temple à Jérusalem, aux prières de la synagogue,  aux apôtres, aux chrétiens des premières généra­tions.

 

Celui qui veut sans préjugés pénétrer le monde orthodoxe, surtout celui de la tradition alexandrine, découvre aisément ce christianisme des origines, enrichi par le vécu de longues générations, mais toujours nourri de la même et unique racine ancrée dans le cep de la vigne du Seigneur et transmise par la tradition apostolique.

Pour définir la tradition apostolique, le mot le plus approprié est "Synergie" qui désigne la conception orthodoxe  des rapports entre la grâce et la liberté, il signifie coopération étroite mais incalculable. C'est Dieu qui donne les vertus, mais l'homme apporte la sueur de chacune de ses vertus. Ainsi le rapport entre l'Homme et Dieu est celui de collaboration, Dieu prenant l'initiative, l'homme adhérant au projet divin.

Il faut donc discerner dans la Tradition la part de Dieu, immuable intemporelle, de la part des hommes, expression formelle et transitoire .

Le Seigneur Jésus a parlé, agit, s'est livré et il a quitté ce monde. Il a envoyé l'autre Intercesseur, l'Esprit de Vérité, et il n'est présent dans le monde jusqu'à sa fin que sous la forme cachée de l'Esprit qui le rend présent dans les Mystères.

L'épiclèse  ou invocation de l'Esprit, est la genèse de toute commu­nion avec le Christ et le Père. Entre la Parole de Dieu et la réponse humaine, entre le Logos et l'homme se pose l'Esprit qui montre et accomplit.

 

2. La théologie patristique

 

La foi orthodoxe ne peut jamais se définir en termes d'une adhésion à un catalogue de croyances intellectuelles ou plus ou moins "mystiques", mais relève de l'évidence vécue, d'un certain  sens de Dieu.

La foi est une rencontre, une amitié naissante, puis un amour sans partage et pourtant partagé.

 

Il faut insister sur ce caractère existentiel de la foi. Il dépasse l'intellectualisme purement conceptuel et correspond au terme très fort des Evangiles, la métanoïa, un changement radical d'état d'esprit.

La théologie comporte un élément doctrinal, la didascalie - enseignement pour toute les générations- de l'Eglise, mais plus profondément elle écoute ses saints, s'instruit à leur colloque avec l'Esprit. Elle lit ce Mystère au-dedans de Dieu, car on ne peut jamais aller vers Dieu qu'en partant de Lui, ce qui exclut chez les Pères toute connais­sance extérieure, conceptuelle, et fait de la théologie avant tout la contemplation de la Trinité.

Mais il ne suffit pas, précisent les Pères, de s'unir à la Trinité, il faut encore l'exprimer dans sa propre vie: le semblable est connu par le semblable.

En accord avec cet esprit réaliste, toutes les luttes dogmatiques des pères et des conciles s'essaient à préciser la voie salvatrice et réelle de l'union avec Dieu.

C'est pour­quoi toute vie spirituelle est toujours structurée par les dogmes et modelée sur l'Opus Dei, liturgie de l'Eglise et pourtant "œuvre de Dieu".

La théologie elle-même prend ce ton liturgique afin de tout rassembler en Christ, faire de l'univers le rendez-vous eucharistique. Les textes théologiques chez les Pères passent souvent directement aux textes de prière et de dialogue avec Dieu. Saint Isaac le Syrien voit dans ces instants "la flamme des choses", leur vérité cachée.

On comprend alors l'éton­nante définition de la théologie chez abba Evagre et saint Grégoire de Nysse:

"Si tu es théologien, tu prieras vraiment,

et, si tu pries vraiment, tu es théologien".

 Théologien donc est celui qui sait prier; et prier, ici, c'est être en communion incessante avec Dieu et pouvoir commenter les Ecritures saintes à la lumière de la présence vivante du Logos/Parole, de la proximité brûlante de l'Existant.

Ce n'est point spéculation sur les textes, mais dialogue entre l'esprit humain et l'Esprit de Dieu.

" Il n'y a pas d'autre moyen de connaître Dieu que de vivre en Lui", dit Syméon ;

" Personne ne peut connaître Dieu si ce n'est Dieu lui-même qui enseigne ", dit aussi saint Irénée.

" Dieu appelle béatitude non pas quelque connaissance sur lui, mais sa demeure dans l'homme ", saint Grégoire de Nysse.

 

L'Orthodoxie cherche à transcender les paroles des Ecritures pour aller vers Celui qui les a prononcées: "avant toute lecture, prie et supplie Dieu pour qu'il se révèle à toi". (saint Ephrem). Origène exhortait ses disciples à la prière pour obtenir les "baisers du Logos".

"C'est l'Esprit, selon le juste Syméon le nouveau théologien, qui d'un érudit fait un théologien, car il s'agit non de s'instruire sur Dieu, mais de se remplir de Dieu".

Les Pères connais­saient admirablement la culture de leur temps, ils se servaient de tout l'appareil technique de la pensée, mais ne s'arrêtaient jamais à la théologie des concepts et aspiraient à "la science qui devient amour". (saint Grégoire).

 

Toutefois, à l'opposé de la réception passive et quiétiste, "la vraie théologie libère des passions" dit saint Basile. C'est grâce au dynamisme de l'invocation incessante de l'Esprit Saint par la vie même  que le théologien reçoit " le don de l'Esprit qui révèle le sens de la théologie " (abba Evagre).

 

L'effort ascétique, de même que le tremblement devant le toucher au Saint de Dieu imposent ainsi à dépasser toute suffisance de la science purement encyclopédique.

La théologie n'est pas l'affaire de la raison mais de l'intelligence du Christ par participation, or "le participé trans­forme en soi celui qui participe " (saint Grégoire de Nysse).

Dans leur initiation à la théologie, les Pères posent l'ascèse comme préliminaire de la théologie et la prière comme un état normatif de l'intelligence.

3. Les deux systèmes théologiques complémentaires:

 

3.1-  Tournée vers Dieu, la théologie nie avant tout, toute définition humaine, anthropomorphique: "De Dieu nous savons seulement qu'Il est, et non pas ce qu'Il est" (Denys l'aréopagite).

Dieu est Incon­naissable, car Incomparable, vu l'absence de toute échelle de comparaison. En le disant Créateur, nous désignons sa face tournée vers le monde, mais jamais Dieu en lui-même, dans son être essentiel. Dieu ne se révèle que dans ses manifestations dans le monde, dans ses attributs, dans ses manifestations ou théophanies.

 

Qui dira mieux que sant Grégoire de Naziance le silence qui sied à la contemplation de Dieu

 

"O toi l’au delà de Tout -  n’est-ce pas là tout ce qu’on peut chanter de toi ?

Quel hymne Te dira le langage ?

Aucun mot ne T’exprime.

A quoi l’Esprit s’attachera-t-il ?

Tu dépasses toute intelligence.

Seul, tu es indicible, car tout ce qui se dit est sorti de Toi.

Seul, tu es inconnaissable, car tout ce qui se pense est sorti de Toi.

Tous les êtres, ceux qui parlent et ceux qui sont muets, te proclament.

Tous les êtres, ceux qui pensent et ceux qui n’ont point de pensée,

te rendent hommage.

Le désir universel, l’universel gémissement tend vers Toi.

Tout ce qui est, Te prie et vers Toi tout être qui pense ton univers,

fait monter une hymne de silence.

Tout ce qui demeure, demeure par Toi ;

par Toi subsiste l’universel mouvement.

De tous les êtres tu es la fin ;

Tu es tout être, et Tu n’en es aucun.

Tu n’es pas un seul être, tu n’es pas leur ensemble ;

Tu as tous les noms, et comment te nommerai-je,

Toi le seul qu’on ne peut nommer ?

Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées qui couvrent le ciel même ?

 O toi, l’Au-delà de Tout - n’est-ce pas tout ce qu’on peut chanter de Toi ?

                            Saint Grégoire de Naziance,  traduction par H.de Lubac

                             (De la connaissance de Dieu)

 

 

 

3.2- La théologie classique, positive, procède par affirmations; en qualifiant Dieu de Bon, de Tout-Puissant, de juste, elle le limite et rend ainsi son propre enseignement incomplet, on y voit comme à travers un nuage de brume.

Il faut la compléter par la  théologie négative  qui, elle, procède par oppositions à tout ce qui est ce monde: en tant que Source de tout ce qui est bon ou vivant, Dieu est au delà de notre notion de bonté, de vie.

 

La théologie positive ne s'en trouve pas dévalorisée mais ramenée à ses justes limites; quant à la théologie négative, elle nous avertit de ne pas perdre de vue la distance salutaire: "Les concepts créent les idoles de Dieu, dit saint Grégoire, l'émerveillement seul saisit quelque chose".  Elle rappelle que le conceptuel comme le sensible émoussent le sens de Dieu et induisent en erreur d'estimation: "Les mystères se révèlent dans les ténèbres plus que lumineuses du silence".

Ce n'est point de l'agnosticisme car "grâce à cette inconnaissance, nous connaissons par delà toute intelligence". (saint Denys). Il ne s'agit pas de l'impuissance humaine seule, mais de l'inaccessible profondeur de Dieu en lui-même, L'obscurité inhérente à la foi désigne justement le mystère très paradoxal de la proximité de Dieu: plus Dieu est présent, et plus il est insaisissable et caché.

 

La théologie négative, ainsi, n'est pas un simple correctif ou le rappel à la prudence, mais une méthode autonome de la connaissance par participation. La prière liturgique: "Venez, fidèles, élevons nos coeurs et retrouvons-nous dans la chambre haute", parle de cette ascension de l'esprit.

Il ne s'agit nullement d'adapter les antinomies dogmatiques, mystères de Dieu, à notre logique pour en faire un  Dieu logique, une idole, mais de laisser notre être se transformer par l'Esprit Saint. L'homme qui cherche Dieu est trouvé par Dieu, l'homme qui poursuit la Vérité est saisi par elle, transporté au niveau du Royaume.

 

Ce qui explique la place centrale de la liturgie en tant que "lieu théologique" où les mystères sont vécus et se révèlent en évidences inébranlables.

La mystique orthodoxe est avant tout et essentiellement vie en Dieu, participation et habitation de Dieu dans l'homme, communion. La communion en Dieu se vérifie par la communion des hommes et la compassion envers toute créature.

 

Dieu pour les Chrétiens Orientaux n'est pas d'abord puissance, pouvoir, autorité, jugement, mais en vérité, source jaillissante de la Vie éternelle, source de miséricorde et d'amour.

 

 

4. La spiritualité orthodoxe

De la définition du but de la vie chrétienne, donnée magistra­lement par l'Apôtre Pierre: "afin que vous deveniez participants de la nature de Dieu" (2 Pierre. 1. 4), découle le type même de la spiritualité orthodoxe. Le commandement "soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait; soyez saints comme Moi je suis saint", implique une relation d'appartenance à Dieu, la notion de mise à part, de consécration totale.

Or, dans ce monde, tout ce qui est appelé saint ou sacré n'est jamais tel de par sa propre nature: "le seul Saint est le Seigneur Jésus­-Christ", les fidèles, ses membres, ne sont saints que par participation.

Ce qui explique toute une tradition patristique pour laquelle l'Incarnation aurait eu lieu en tout état de cause même en dehors de la chute,  mais conditionne l'ultime degré de la communion entre Dieu et l'homme et offre ainsi la pleine mesure de la partici­pation.

Voici la règle d'or de la pensée des Pères: "Dieu se fait homme pour que l'homme devienne dieu", ce qui veut dire qu'il est invité à participer aux conditions de la vie divino-céleste.

A la différence de la théologie  de l'incarnation et de la croix, dite de "satisfaction", la conception orientale n'est pas centrée sur la réparation juridique de la faute, procurant le pardon, mais sur la réparation ontologique de la nature. Celle-ci récapitulée en Christ se répare, se guérit, et retrouve son vrai destin interrompu ou non accompli par la chute: celui de la theosis, déification.

 

Déification  terme difficile: et pourtant, à lui seul, il désigne l'aspiration la plus expressive de l'Orthodoxie. On pourrait dire aussi devenir Esprit, pénétration de l'être humain par les énergies divines au point qu'il devient le lieu de Dieu, sa vivante manifestation: Dieu appelle béatitude sa demeure dans l'homme  (Jean. 14. 23).

 

L'homme déifié  reçoit en don et par la grâce ce que Dieu a par nature: l'intégrité (la  chasteté au sens ontologique) et l'immortalité.

 

Dieu est lumière, et l'homme, par anticipation, se transmue en lumière. La sainteté se mesure ainsi à la densité du désir de Dieu, de la soif de Dieu, car Dieu peut tout, sauf contraindre l'homme à l'aimer; et c'est peut-être la meilleure justification du synergisme  (union des volontés et des efforts) orthodoxe.

 

Certes, l'homme n'est sauvé que par la grâce et par la foi, mais dans le contexte orthodoxe, ces termes acquièrent une tonalité différente. Les  vertus, selon les ascètes, ne sont pas autre chose que le dynamisme humain déclenché par la présence de Dieu.

 

Les Pères affirment la liberté du désir du Salut et de la guérison, et laissent l'opération entièrement du côté de Dieu.

" Dieu est notre Créateur et Sauveur, il n'est pas celui qui mesure et pèse le prix des œuvres". (abba Marc l'Ermite). L'âme est tendue, non pas vers le Salut individuel, mais vers la réponse que Dieu attend de l'homme.

Au centre de la révélation du Dieu biblique se trouve non pas l'opposition seule de la grâce et du péché, du justicier et du coupable, mais surtout et essentiellement l'Incarnation: la rencontre et la communion entre l'amour descendant de Dieu et l'amour ascendant de l'homme.

 

C'est pourquoi l'homme ne se dirige pas vers le Tribunal de la réconciliation, mais vers la délivrance et la restauration de sa dignité d'enfant de Dieu. Ainsi, à l'opposé d'un jugement, le sacrement de la pénitence est conçu comme une thérapeutique spirituelle en vue de la guérison. De même l'eucharistie "remède d'immortalité" guérit la mort par la Vie éternelle.

 

5. l'anthropologie, la prière, la vocation de l'humanité

 

Ce qui différencie l'homme des anges, c'est qu'il est à l'image de l'Incarnation, son spirituel s'incarne. L'ordre initial de cultiver le paradis de la joie s'ouvre sur la culture  qui se dépasse pour aboutir à la célébration des mystères de Dieu, prélude déjà ici sur la terre de la liturgie céleste: Un saint n'est pas un sur­homme, mais celui qui trouve sa vérité en tant qu'être liturgique. La définition la plus exacte de l'homme est justement liturgique: c'est l'homme du Trisagion (Saint, Saint, Saint), celui qui peut dire par tout son être:"Je chanterai mon Dieu tant que je vivrais".

C'est pour répondre à cette vocation que l'homme est porteur d'Esprit: "Vous avez été scellés par le Saint-Esprit... Dieu s'est acquis (ces hommes scellés) pour la louange de sa gloire" (Eph. 1. 14). Il n'est plus celui qui a la prière, mais celui qui devient, qui est prière incarnée.

 

"Entre Dieu et l'homme existe la plus grande parenté" (abba Macaire) l'image de Dieu.

C'est elle qui le prédestine à la déification.

L'anthropo­logie de l'Orient chrétien n'est pas articulée sur la conquête du monde, mais sur la transfiguration qui est déjà  le rapt du Royaume de Dieu. C'est pourquoi l'Eglise sacre et sanctifie plus qu'elle n'enseigne et gouverne.

 

Un certain optimisme des ascètes place très haut la dignité de l'homme comme enfant de Dieu et nouvelle créature.

A l'opposé de toute théologie de la nature pure  formée au moment de la création, à laquelle la grâce s'ajouterait de l'extérieur, la grâce de l'adoption, pour l'Orient est impliquée dans l'acte créateur même, incorporée à l'homme dès sa création.

 

L'homme, ainsi, n'est pas homme animal avec la vie spirituelle ajoutée par la grâce, mais homme spirituel chez lequel la vie animale n'est anormale que dans la mesure où elle a, au moment de la chute, prit le pas sur la vie guidée par l'Esprit.

L'ascèse retrouve la vraie hiérarchie et conduit à la maîtrise du spirituel sur le matériel.

 

6. La mariologie

 

L'Incarnation fut non seulement l'oeuvre du Père par son Esprit très Saint, mais aussi l'oeuvre de la volonté et de la foi de la Vierge. Sans son consentement, sans le concours de sa foi, ce dessein était aussi irréalisable que sans l'intervention des trois Personnes divines.

 

De même que le Logos voulait prendre chair, de même voulait-il que sa Mère l'enfantât librement, de son plein gré.

 

La parole du symbole de la foi "Né de l'Esprit saint et de la Vierge " désigne aussi pour les Pères le mystère de la seconde naissance de tout croyant né de la foi et de l'Esprit Saint. La  foi de tout fidèle s'enracine dans l'universelle valeur du grand acte de la Vierge. L'Annonciation, appelée "Fête de la Racine " par saint Jean Chrysos­tome, inaugure le Siècle à venir

 

Dans la réponse de la Vierge à l'annonce de l'ange Gabriel éclate la flamme pure de celui qui se donne et, par cela, est prêt à recevoir. L'action de l'Esprit à travers la lignée des  ancêtres,  et la pureté du réceptacle pleine de grâces, désarment le mal à leur point culminant; la chute reste un fait tangible mais devient infructueuse.

 

L'homme apporte au Temple son offrande, le pain et le vin, et Dieu, dans un geste royal, les transforme en sa chair et en son sang, en nourriture des dieux. L'humanité apporte l'offrande la plus pure, la Vierge et Dieu en fait le lieu de sa naissance, et la Mère de tous les vivants, Eve accomplie, Mère de la vie.

 

Toute l'humanité en la personne de la Vierge enfante Dieu, et, par cela, Marie est la Nouvelle Eve-Vie et sa protection maternelle, qui couvrait l'en­fant Jésus, couvre l'univers et tout homme. La parole de son Fils sur la Croix la constitue en cette dignité d'intercession maternelle.

 

La foi atteint toujours la résonance du Corps. En enfantant le Christ, la Théotokos, Mère de Dieu,  en tant que principe de la nativité, l'enfante pour tous et donc l'enfante aussi dans toute âme, c'est pourquoi l'Eglise est figurée par la Théotokos.

Saint Ambroise écrit: "chaque âme croyante, conçoit et enfante le Christ. Selon la foi, le Christ est le fruit de nous tous, nous sommes mères du Christ".  

Ces paroles projettent une grande lumière sur la réponse du Seigneur à ceux qui lui annonçaient que sa mère et ses frères voulaient le voir (Luc 8.19-21) et écarte tout sens péjoratif, l'accent est placé non pas sur la Vierge, mais sur tout homme: "quiconque écoute la Parole de Dieu et la met en pratique, celui-là est ma mère" - à tout homme est donnée la grâce d'enfanter le Christ dans son âme, de s'identifier avec la Théotokos.

 

Le Christ est" le chemin " et  "la porte ", Dieu-homme, il est l'Unique. La Vierge est la première, elle devance l'humanité.

 

7. Le Théanthropos: le Dieu-Homme:

 

L'Eglise copte orthodoxe con­fesse dans des expressions différentes la même foi que les Églises dites chalcédoniennes. Cette foi proclamée au concile de Nicée, puis précisée à celui d'Ephèse, enseigne que Jésus-Christ, le Logos de Dieu incarné, est consubstantiel au Père et consubstantiel à l'homme, parfaitement homme et parfaitement Dieu, dans une par­faite union sans confusion.

La liturgie de saint Basile le proclame solen­nellement dans la confession préparatoire à la communion:

"je crois, je crois, je crois.  Je confesse jusqu'au dernier soupir que c'est le Corps vivifiant de Ton Fils Unique, Notre Seigneur, notre Dieu et Sauveur Jésus-christ. Il l'a pris de Notre Dame et Reine, Sainte Marie, Mère de Dieu. Il l'a fait un avec sa divinité sans mélange, sans confusion, et sans changement. Il a livré ce Corps pour nous sur l'arbre de la Sainte Croix par sa seule volonté et pour nous tous. Je crois, en vérité, que sa divinité n'a jamais été séparée de son humanité même l'espace d'un moment ou d'un clignement d'oeil."

La formule adoptée par saint Cyrille d'Alexandrie "une nature du Logos de Dieu fait chair", veut dire que le Logos, n'a pas seulement emprunté la chair, il s'est fait chair, et si parfaitement qu'à vouloir considérer, même en théorie, en Jésus la divinité séparée de l'humanité, on le représente comme il n'est pas et n'a jamais été.

Assurément, en Christ, par cette unité, la nature divine ne subit aucun changement, et la nature humaine ne cesse de nous être parfaitement semblable. Il ne faut pas entendre nature (fusis ?fusis) dans un sens philosophique de principe ontologique, mais plus simplement dans le sens commun de physique; le mot qui traduirait le mieux "nature" serait "réalité" comme saint Hilaire de Poitiers l'a  compris et traduit.

C'est grosso modo le sens du concept théologique d'hypostase. Cyrille veut dire qu'en Christ, il n'y a qu'un seul agissant, le Dieu-homme Theantropos.

8. Le Christ & l'Eglise:

 

"L'Esprit souffle où il veut ", mais, avant tout, il repose sur l'humanité du Logos - l'Eglise. L'Eglise est alimentée par la source permanente de l'eucharistie et par le feu de la Pentecôte perpétuée dans tous les Mystères célébrés dans son sein.

 

La tradition orthodoxe place le commencement de l'Eglise au paradis. Dieu " venait dans la fraîcheur du soir" (Gen. 3. 8) pour converser avec l'homme. Cette image présente l'Eglise  comme le lieu de la communion entre Dieu et l'homme. Préfigurée et anticipée dans le régime de la Première Alliance, elle s'accomplit dans l'Incarnation et se dirige vers les Noces de l'Agneau de la Cité céleste.

"Mystère caché de toute éternité en Dieu" (Eph. 1. 4 et 3. 9), préexistant dans la Sagesse de Dieu, elle fait irruption dans le monde. Tout comme l'Agneau immolé dès la fondation du monde entre dans l'histoire et s'immole "sous Ponce Pilate " et  à Jérusalem, de même l'Eglise descend du ciel dans les langues de feu, entre dans l'histoire à Jérusalem et le jour de la Pentecôte.

L'ecclésiologie eucharistique. L'eucharistie n'est point un sacre­ment parmi les autres, mais leur source et leur achèvement. Sacrement des sacrements, elle exprime le coeur même de l'Eglise, sa communion. Tous les offices liturgiques ne sont qu'une anticipation du Jour du Seigneur, de son Repas, des Noces de l'Agneau.

Etre membre de l'Eglise, c'est avoir sa part dans la synaxe eucharistique, l'excom­munication en prive.  

Le texte des Actes 2. 47 : "Le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Eglise ceux qui étaient sauvés" La traduction du grec epi to auto par "l'Eglise ", donne l'interprétation eucharistique de l'Eglise: "Le Seigneur ajoutait chaque jour les sauvés à l'ensemble des fidèles réunis en un même lieu et pour la même chose. L'eucharistie fait l'Eglise. Après la Pentecôte, l'Eglise est là où l'évêque opère la fraction du pain.

 

Un-unique, sainte:

 

L'ecclésiologie eucharistique, relevant de la théologie mystique, interprète le mot ecclesia dans le sens du peuple de Dieu réuni, non plus dans un lieu localisé, mais en Christ.

 

Toute la plénitude du corps est donnée dans l'eucharistie, ce qui signifie que toute réunion eucharistique correcte, c'est-à-dire, réunion dans la volonté exclusive d'accomplir le commandement du Seigneur "Faites ceci en mémoire de moi", et légitimée par la présence ou le mandat d'un évêque, signe de la communion apostolique, possède la plénitude de l'Eglise de Dieu en Christ.

 

 Toute Eglise est une manifestation locale de cette plénitude " catholique " de l'Eglise. De ce point de vue, il ne peut exister aucune partie de l'Eglise, celle-ci est indivisible et n'est jamais ni une somme ni une partie:

"Là où est le Christ, là est l'Eglise " (saint Ignace).

Toute église locale, si petite et misérable, ou grande et splendide soit-elle, est pleinement Eglise de Dieu.  

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Si " la Tête sera comblée seulement quand le corps sera rendu parfait" (saint Jean Chrysostome), déjà, dans le mystère eucharistique, les chrétiens ne sont pas unis seulement entre eux, mais ils sont un en Christ. "L'unité des frères" dont parlent les Actes présente une authentique christophanie - manifestation du Christ, le Christ visible.

 

"C'est seulement dans la communauté des fidèles que le Fils de Dieu peut être trouvé, et cela parce qu'il ne vit qu'au milieu de ceux qui sont unis" (Origène).

D'emblée, la chrétienté est l'eucharistie, synaxe, communauté, Corps, Eglise.

L'aspect pneumatologique.

 Si la nature récapitulée en Christ est une, "des uns et des autres le Christ fait un seul Corps" (saint Jean Chrysostome), par contre, les personnes humaines sont multiples et chacune est unique. L'Esprit Saint se rapporte au principe personnel dans l'être humain et le fait épanouir dans la plénitude charismatique des dons. "Les langues de feu... se divisaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux". précise le récit de la Pentecôte. "Nous sommes comme fondus en un seul Corps mais divisés en personnalités" (saint Cyrille d'Alexandrie).

Au sein de l'unité en Christ, l'Esprit saint diversifie. Les deux sont complémentaires : "abreuvés de l'Esprit, nous buvons le Christ " (saint Athanase ).

9. La succession apostolique

Le principe qui permet de dire que l'Eglise, à tous les moments historiques est identique à elle-même, porte le nom de la "succession apostolique".

 Succession  désigne la transmission ininterrompue de la Tradition à travers les siècles, jusqu'à la Fin.

Apostolique désigne l'histoire transcendée par le Témoin. Il s'agit bien certainement des témoins de la vie, la mort et la résurrection du Christ, des apôtres envoyés dans le monde par le Sauveur pour y faire entendre sa Parole.

Mais en priorité,  le Grand témoin, Celui qui est envoyé pour nous faire connaître toutes choses de Dieu, c'est l'Esprit Saint, présent dans l'Eglise et sa seule norme.

L'Esprit Saint seul peut être considéré comme vicaire du Christ, car il atteste Sa présence, "prend en Lui ", et ainsi les deux parlent d'une seule voix et au moyen de l'Eglise, de son consensus.

 Ce qui veut dire que la grâce de l'Economie du Salut instituée par Dieu lui-même, n'opère qu'à l'intérieur de l'Eglise, que tout sacrement n'est efficace que comme sacrement de l'Eglise et dans l'Eglise.

 

Ce qui ne veut pas dire aussi que Dieu limite sa grâce à l'appartenance visible à l'Eglise; C'est là un mystère profond: l'Eglise ordonne la grâce mais le Dieu vivant prend ce qui est de l'Eglise et le distribue à qui il veut, quand il veut, comme il veut. (anaphore de saint Jacques).

 

De même; la succession apostolique n'est pas un principe formel; hors de l'Eglise, elle est inefficace; dès que son porteur (évêque) se détache de la Source - l'Eglise -, elle tarit.

On le voit bien, ce n'est pas le degré formel de la succession (d'avoir un évêque ordonné jadis ou par manigance ) qui valide le sacerdoce d'une Eglise, mais c'est la légitimité de son sacerdoce, de son lien avec toute l'Eglise, qui le situe à l'intérieur de la Succession apostolique et rend ses actes garantis devant Dieu et les hommes.

 

Au début du 2è. siècle, de la présidence des communautés par l'Ancien, le passage à l'épiscopat monarchique est rapide, la succession sacerdotale reçoit sa forme précise et dès lors, la continuité historique de la communion est ininterrompue.

10.  Le sacerdoce

 

Le Prêtre absolu, le Christ ne transmet pas ses pouvoirs aux apôtres ni aux évêques, ce qui signifierait son absence. Il est bien présent jusqu'à la fin du monde dans son Eglise comme l'unique Sacrificateur. Il accomplit toutes choses par l'Esprit Saint et le ministère des prêtres.

"C'est le prêtre qui plonge le catéchumène dans l'eau et prononce les paroles, mais c'est Christ qui baptise".(Jean Chrysostome).

 

Tous les fidèles sont membres équivalents du peuple de Dieu. Christ seul est le Prêtre, tous les baptisés sont prêtres par participation, quelques-uns sont évêques et prêtres par ministère pour servir le peuple sacerdotal.

 

La participation sacerdotale est donnée à tous, mais au moyen de deux modes: les deux sacerdoces: celui du Peuple royal qui offre l'Oblation et qui y communie, celui des prêtres qui présente les Oblations, ils sont les garants du Mystère.

11. Le dogme

 

Le dogme signifie vérité indiscutable,  la doctrine du Seigneur et des apôtres. Ancré dans les Ecritures et la Tradition, tout dogme doit toujours se référer aux paroles du Christ.

"Colonne et affirmation de la Vérité ", l'Eglise confesse les dogmes et témoigne de leur nature révélée

 

Avec l'ère apostolique, la Révélation est close, les dogmes n'ajou­teront aucun contenu nouveau aux Ecritures, mais formeront, comme dit saint Irénée, "l'analyse de ce qui a été dit ".

L'orthodoxie évite toute confusion entre le dogme et son interprétation théologique. Elle protège la plus grande liberté des opinions théologiques dans les cadres de l'unique Tradition.

Aucun texte en dehors du Symbole de foi de Nicée et des définitions dogmatiques des trois conciles œcuméniques de Nicée, Constantinople, Ephèse, ne peut jamais prétendre à une valeur normative de l'expression de la foi.

12. Le droit canonique

L'unité de foi et de culte s'exprime différemment dans les formes locales.

L'uniformité et la contrainte sont étrangères à l'esprit orthodoxe.

Si les dogmes représentent l'immuable élément de la Vérité, les canons forment l'élément mobile des formes historiques. Leur but est d'aider les fidèles à vivre les vérités des dogmes à l'époque donnée, et dans un contexte historique à trouver les expressions les plus correctes et les plus conformes à la confession de l'Eglise.

Beaucoup de canons sont de circonstances. La conscience canonique cherchera à tout moment non pas les formes révolues, mais l'esprit apostolique qui les a animées. L'objectif et la raison d'être du droit canon sont le "vivre ensemble" et proposer les remèdes concrets du Salut.

Dans un certain sens, face aux désordres et aux fautes, le canon est Economie, bonne gestion de la maison de Dieu.

Il existe aussi une "Economie canonique" qui lève le poids du canon, si l'application stricte de celui-ci risque de porter atteinte à la vie. Cette Economie est une mesure personnelle et ne saurait faire jurisprudence, ni devenir une règle normative.

13. Les Ecritures:

 

La Bible et la Tradition.

Avant d'être consignée dans le canon des Livres saints, la Parole du Christ a été reçue sous la forme de la tradition orale. C'est l'Eglise qui détermine et fixe les écrits inspirés et y met le sceau d'authenticité. La Bible est donnée à l'Eglise, on ne peut donc jamais l'emporter hors de l'Eglise, sans risquer de la déformer. Le témoignage intérieur de l'Esprit Saint portant sur le commentaire de la Parole s'exerce toujours dans la catholicité de la conscience du Corps, jamais individuellement.

Les Ecritures, le dogme, la pensée patristique, la liturgie, l'icône, forment une sphère vivante, dynamique, un milieu de résonance, venant de la même source d'inspiration: La Tradition apostolique portée par l'Esprit Saint.

La tradition développe  l'instinct d'orthodoxie  par appropriation de l'expérience du passé où l'Esprit a parlé et qui guidera les pas au dedans du consensus des pères. Dans la Tradition reçue et transmise, c'est le Christ lui-même qui commente sans cesse ses propres paroles et l'Esprit saint les rend aujourd'hui Paroles de Vie.

 

La Bible est la forme humaine de la Parole divine. L'écrivain sacré ne devient pas un médium, il n'écrit pas sous la dictée de Dieu. A côté de l'inspiration divine, il y a les contingences historiques, le prisme humain qui justifie tout le travail scientifique sur le texte et la nécessaire prise en compte du contexte historique, sociologique et linguistique.

14. La tradition

La fidélité sans réserves aux dogmes s'accorde avec la liberté des opinions théologiques. L'Orthodoxie est réfractaire aux définitions dogmatiques qui ne sont pas absolument nécessaires d'où le minimum de dogmes et l'illimité de theologoumena (opinions)  "Dans les choses sûres: l'unité, dans le doute: la liberté, en toutes choses: la charité" (Augustin) reste sa règle d'or.

A côté des dogmes, l'Eglise possède un arsenal théologique et catéchétique qui sans posséder l'armature dogmatique des définitions conciliaires font partie de la Vérité transmise, c'est notamment le cas des textes de la liturgie, lieu théologique par excellence.

 

La Tradition est la conscience de l'Eglise d'être ce lieu: "gardez les enseignements que nous vous avons transmis, soit de vive voix, soit par lettre" (2 Th. 2.16; 2.13-14).

 

 

 

 

Bibliographie:

* Paul Evdokimov, L'orthodoxie, Delachaux & Niestlé, 1965

* Saint Irénée de Lyon, La prédication apostolique,

                            traduction J. Bartoulot.  Les pères dans la foi, DDB 1977,

  * Lettres de saint Elie, divers, Montpeyroux 

 

                                            

 

Lorsqu'un scribe demanda au Seigneur "ce qu'il devait faire pour gagner la vie éternelle" il reçut cette réponse: Qu'est-il écrit dans la Loi, qu'y lis-tu? Celui-ci répondit: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit; et ton prochain comme toi-même. Tu as bien répondu dit Jésus; fais cela et tu vivras." Luc 10, 27 à 37

 

L'amour de Dieu et du prochain sont manifestement pour notre Sauveur la seule condition du Salut et de l'entrée dans le Royaume.

 

Bien sûr, celui qui est appelé à devenir l'ami de Dieu développe à partir de ces deux commandements qui ne font qu'un, d'autres exigences: la connaissance des mystères, l'ascèse, le témoignage, la justice de la vie et de la pensée.

Notre Sauveur et notre Roi invite chacun et tous à l'idéal de la perfection évangélique mais met en garde contre la témérité spirituelle qui peut conduire à l'orgueil puis à la ruine. En Luc 14, 28 à 30, le Maître recommande à celui qui veut bâtir, de d'abord s'asseoir et de calculer la dépense de peur d'être incapable de l'achever.

 

Il est nécessaire avant d'être reçu dans l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique de connaître et calculer "les dépenses" spirituelles sans lesquelles une conversion pourrait s'avérer plus nuisible que salutaire. Le chrétien orthodoxe doit parfaitement s'informer de la règle de foi de son Eglise et des exigences de vie qui en découlent.

 

En tout premier lieu, le chrétien orthodoxe doit se maintenir dans un état de vigilance spirituelle permanente et renoncer à son ancienne mentalité spirituelle ou critères mondains pour se mettre sous la conduite exclusive du Christ seul chef de l'Eglise orthodoxe. Il faut beaucoup de temps pour changer de mentalité, la foi orthodoxe n'est pas un catalogue de croyances mais Esprit et Vie.

Même bien informé, le néophyte doit abandonner tout jugement de valeur sur les personnes, la doctrine, la liturgie, la vie spirituelle de son Eglise en attendant la pleine maturité de la grâce qui rend l'homme libre en Esprit et Vérité. Sans cet apprentissage de l'Esprit, ne pouvant réussir à trouver la paix, il se détourne plein d'aigreur et de désillusion de l'Eglise à laquelle il vient d'être admis comme cohéritier du Corps du Christ.

 

Le chrétien orthodoxe porte seul la pleine et entière responsabilité de ses faits et gestes. Il lui appartient de connaître les commandements divins, les recommandations de l'Eglise, et d'y conformer sa vie selon sa conscience.

L'Eglise propose le chemin du Salut, une ascèse et un savoir vivre, mais n'impose aucun fardeau de l'extérieur. Cette route est difficile, car on se trouve confronté au choix de la liberté qui peut pencher vers la facilité et même l'entrée dans la tentation. Les prêtres donneront des conseils selon l'expérience des saints mais n'imposeront jamais une opinion et ne prendront aucune décision à la place du chrétien.

 

La lecture quotidienne des Ecritures est fortement conseillée.

L'Office divin est le modèle parfait de cette méditation de la Parole de Dieu: Psaumes, lecture d'un chapitre d'un livre de la Première Alliance (ancien testament), d'un écrit apostolique et péricope de l'Evangile.

Devant Dieu, les vivants et les morts sont un seul peuple. La charité exige au moins que nous prions les uns pour les autres. On peut apporter les noms et des offrandes à la sainte Oblation. L'aumône permet de ne pas se dérober aux besoins des frères.

 

On ne peut être membre du Corps du Christ, qu'en étant membre d'une Eglise locale. La communauté paroissiale en est l'élément de base. Il faut connaître ses statuts et prendre part aux obligations communes, aux frais d'entretien et aux joies et aux peines de la communauté et de chacun.

 

L'assistance régulière à la Sainte Oblation et aux offices divins est plus qu'un devoir, une nécessité vitale.

 

                                                                                                       + Eliyas-Patrick

 

 

Introduction à l\'esprit d\'orthodoxie