Janvier 1994
Sa Sainteté Abba Shénouda III selon la tradition ecclésiale qui pose la sollicitude des grandes églises sur les petites communautés a intégré avec bienveillance deux éparchies particulières non égyptiennes de langue et de culture dans le saint Patriarcat Copte-Orthodoxe d'Alexandrie: l'Eglise orthodoxe des Iles britanniques et l'Eglise copte-orthodoxe française. Ces deux diocèses ont vocation à devenir Eglise locale pour des chrétiens de leur territoire. Pour le sujet qui motive cette note, nous ne citerons l'Eglise orthodoxe des Iles britanniques que pour indiquer que Sa Sainteté a autorisé pour la célébration du culte de ses communautés la liturgie de saint Jacques. Les statuts de l'Eglise copte-orthodoxe française lui donne l'honneur d'utiliser la liturgie de l'Eglise-Mère selon les livres sacrés en usage en Egypte. C'est une grande joie et une grande sécurité pour la vie spirituelle et canonique, de communier ainsi à la source de la tradition qui a sanctifié les pères et fidèles de tous les siècles en Egypte et ailleurs dans le monde. Ainsi le territoire de l'Eglise copte-orthodoxe française n'est pas une terre vierge sans référence à la Parole du Christ et la tradition apostolique. Ceux qui s'approchent de notre Eglise sont marqués consciemment ou non par une culture chrétienne que nous ne pouvons pas dédaigner. 2.Un mystère, des liturgies Toutes les Eglises orthodoxes placent leur liturgie sous le patronage d'un père de l'Eglise, saint Marc, saint Cyrille, saint Basile, saint Grégoire, saint Jean Chrysostome, saint Athanase, saint Jacques. En fait, l'historien des rites observe que toutes ces liturgies ont une source commune, la Tradition Apostolique qui s'enracine dans l'obéissance au commandement du Seigneur de faire mémoire de son Alliance en son sang. De plus toutes les liturgies traditionnelles possèdent les mêmes structures et par l'influence des pèlerinages ont parfois échangé certains éléments rituels et hymnodiques, cette compénétration des rites a été mise en exergue par Baumstark dans son ouvrage "Liturgie comparée".
L'Eglise copte-orthodoxe française doit tout en étant parfaitement fidèle à la tradition alexandrine mettre en oeuvre le principe de liturgie locale. Car l'Eglise existe surtout par sa liturgie, c'est elle qui forge son identité et proclame sa foi.
Notre liturgie copte de saint Basile par la richesse de son expression, sa rigueur dogmatique, la noblesse de son rite, est parfaitement apte à devenir notre liturgie française, pourvu que l'on mette en œuvre les principes traditionnels d'acclimatation. Sous la direction d'Abba Marcos, la dernière édition de la liturgie complète a été publiée en 1990 essentiellement pour les communautés d'immigrés. Cette traduction trans-linéaire reste très utile, parfait reflet des livres sacrés de l'Eglise -Mère, elle doit être connue de tous, prêtres, diacres, fidèles. Chaque communauté doit être capable de célébrer ainsi. Toutefois, même dans les paroisses égyptiennes la liturgie est aménagée, pour correspondre aux besoins de la communauté, par des coupures ou des prières dites secrètement par le prêtre concélébrant pendant que le premier prêtre ou les diacres en chantent d'autres. Le projet d'une liturgie française selon la tradition alexandrine a l'ambition de répondre traditionnellement aux besoins des jeunes communautés occidentales. 4. La liturgie française selon saint Basile Principes généraux: On proposera ad libitum au célébrant des usages antiques laissés de côté actuellement en Egypte en raison du poids de l'histoire. Ces pratiques, connues jadis des rites égyptiens sont en harmonie avec toutes les autres liturgies orthodoxes célébrées sur notre sol.
La mise en place généralisée de cet ordo n'a pas abouti dans les paroisses françaises suite à l'autorisation d'utilisation de la liturgie dite "des Gaules". L'utilisation de cet ordo "des Gaules" a maintenant été suspendue par décision du 13 avril 2006
Projet d'ordo de la liturgie de la sainte Oblation selon saint Basile suivant la tradition ancienne d'Alexandrie
2.PRIERE D'ACTION DE GRACE : selon l'ordo commun 3.PRIERE D'OBLATION DE SAINT MARC. Elle peut être repoussée avant le symbole de la foi, si les dons sont préparés sur l'autel latéral ou même sur l'autel principal. Le chant d'entrée, comme l'indique son nom, a pour objectif de marquer l'entrée dans la partie de la liturgie des fidèles (voir justification plus loin) 4.PRIERE D'ABSOLUTION: selon l'ordo commun 5.ENCENSEMENT: selon l'ordo commun, 6. PETITES ORAISONS: elles ne resteront pas confidentielles mais chantées à haute voix selon la tradition ancienne. Les liturgies byzantines ont gardé cet usage. Le génie de la langue française supporte mal les répétitions, aussi on pourra, s'il y a un diacre ordonné ne chanter que la partie diaconale. 7. LECTURES BIBLIQUES ET SYNAXAIRE: selon l'ordo commun, 8 .TRISAGION: selon l'ordo commun
10.GRANDES INTERCESSIONS selon l'ordo commun 11. ENCENSEMENT ET "ENTREE DE DONS": aujourd'hui la liturgie copte ne connaît plus cette pratique. Sans procession des dons s'ils sont déposés dès la sainte préparation sur l'autel, il paraît bon de marquer le passage à la "liturgie des fidèles" par un chant et un grand encensement. Le chant des fidèles pourra être le chérubikon ou l'hymne dite de saint Basile emprunté à la liturgie de saint Jacques. Le prêtre peut ad libitum faire précéder l'entrée par la conclusion de la prière d'entrée de saint Sévère (invoquez avec moi l'Esprit Saint... ) 12. PRIERE D'OBLATION DE SAINT MARC: Si on a procédé à l'entrée selon l'usage antique on peut dire ici la prière d'Oblation de saint Marc. Les Mss anciens cités plus haut la placent effectivement à cet endroit. (ces deux éléments 11 & 12 peuvent sans difficulté être omis pour retrouver la structure de l'ordo commun) 13. SYMBOLE DE LA FOI: selon l'ordo commun BAISER DE PAIX: selon l'ordo commun 14. INTRODUCTION A L'ANAPHORE: selon l'ordo commun 15.ANAPHORE: selon l'ordo commun 16. LES PRIERES DE FRACTION: seront simplifiées selon l'ordo de saint Marc. 17. PRIERE DOMINICALE, ELEVATION ET COMMIXION selon l'ordo commun 18. COMMUNION ET FIN DE LA LITURGIE: selon l'ordo commun
Ce projet d'ordo est parfaitement fidèle à l'esprit de la liturgie alexandrine, il ne contient aucune nouveauté, pourtant il est aussi parfaitement ouvert au caractère français. Un copte égyptien peut parfaitement suivre la liturgie "française" en ayant sous les yeux un livre de l'Eglise-Mère en copte ou en arabe. La liturgie ainsi célébrée libère la prière de particularismes parfaitement légitimes en Egypte mais qui peuvent être étouffant pour un occidental. Il est bien entendu que les livres sacrés de l'Eglise d'Egypte restent l'unique référence canonique. |
inculturer la liturgie? |