CELUI QUI EST, DEVIENT

 

“Le Logos de Dieu lui-même, celui qui est antérieur aux siècles, l’invisible, l’insaisissable, l’incorporel, celui qui est le principe issu du Principe, la lumière née de la Lumière, la source de vie et d’immortalité, <> l’image exacte, la définition et l’explication du Père vient vers sa propre image, il porte une chair à cause de la chair. Il se mêle à une âme spirituelle à cause de mon âme, purifiant le semblable par le semblable.

 

Il devient homme en tout, excepté le péché. Il est conçu par la vierge qui a été préalablement purifiée par l’Esprit dans son âme et dans sa chair.  <> Il s’avance, Dieu avec ce qu’il a assumé, être unique formé de deux contraires : chair et Esprit, l’un a divinisé, l’autre a été divinisé ! O mélange nouveau ! O déconcertante fusion! Celui qui est devient, celui qui est incréé est créé, celui que rien ne contient est contenu par l’intermédiaire d’une âme spirituelle qui tient le milieu entre la divinité et l’épaisseur de la chair.

Celui qui enrichit subit la pauvreté.

Il subit cette pauvreté, ma chair, pour que j’ai cette richesse: sa divinité.

Celui qui est la plénitude se vide : Il se vide de sa gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à la plénitude. (...)

 

J’ai participé à l’énergie divine et je ne l’ai pas gardée.  Il participe à ma chair pour sauver l’image et immortaliser la chair.

 

Telle est la solennité, telle est la fête que nous célébrons aujourd’hui : c’est la venue de Dieu chez les hommes, afin que nous partions pour nous rendre chez Dieu, ou que nous y revenions, car il est plus exact de parler ainsi.

Afin que nous déposions le vieil homme et revêtions le nouveau, de même que nous sommes morts en Adam, que nous vivions de même dans le Christ, naissant nous aussi avec le Christ, étant crucifié avec Lui, enseveli avec Lui et ressuscitant avec Lui.

 

                                                        + saint Grégoire de Naziance (390 +)

                                     (extrait du discours pour la Théophanie S.C. n° 358)

 

 

LA LUMIERE DE NOTRE SALUT

 

“La bonté de Dieu, notre Sauveur, et son amour pour les hommes sont apparus. S’il nous a sauvés, ce n’est pas à cause des œuvres de justice que nous aurions accomplies, mais par pure miséricorde”. Tite 3,4-5.

 

Jésus est notre Sauveur, toute la race d’Adam, la nature humaine dans sa globalité est sauvée par le fait qu’elle est assumée par le Logos divin.

Tous les hommes reçoivent la possibilité d’acquérir le Salut. Afin que cette faculté devienne une réalité, le croyant doit s’incorporer à Celui en qui réside la plénitude du Salut.

Il doit par sa foi, sa confiance dans le créateur, bannir toute crainte; puis, conquis par le Christ, se dépouiller du vieil homme, de ses habitudes qui l’entraînent dans la pesanteur de la chair, alors vivifié en Jésus le Christ, il grandit créature nouvelle, progressivement  de grâce en grâce vers la ressemblance de l’icône parfaite de la gloire du Père.

 

De même, dit saint Basile le Grand, que la vertu des remèdes s’insinuant dans notre organisme en évacue les germes de mort, de même aussi que les ténèbres d’une pièce obscure disparaîssent lorsqu’on y introduit la lumière, ainsi, du seul fait de sa présence dans la nature humaine, la divinité en a extirpé la mort qui y régnait... Célébrons ce jour comme celui de la naissance de l’humanité. Aujourd’hui est levée la condamnation d’Adam. Désormais on ne dira plus : tu es poussière (terre = Adamah) et tu retourneras à la poussière, puisque tu as été uni à l’homme céleste, tu seras accueilli dans le ciel. (Homélie sur la nativité P.G. 31)

 

Le Logos s’est fait chair et il a habité parmi nous. La présence du Messie, Dieu de Dieu, Lumière de la Lumière, est le remède d’immortalité.

La véritable icône, le Logos divin assuma la chair déchue pour la purifier en sa pureté, pour transformer le corps de chair en corps spirituel (d’esprit).

Cela, Il l’a accompli par l’instrument de la croix. “Dès qu’il fut suspendu au bois de la croix, enseigne Origène, l’économie de la chair a pris fin... l’holocauste de sa chair offert sur le bois de la croix a uni  les choses terrestres aux choses célestes, les humaines aux divines. (homélie sur le lévitique)

Le Souverain prêtre nous a laissé le mémorial de son alliance éternelle : l’Eucharistie.

Nous recevons dans l’Eglise, le pain sanctifié - corps du Logos, le calice vivifié - sang = vie du Théanthropos (Dieu homme) afin que par le feu de l’Esprit, notre corps de chair devienne aussi corps spirituel.

Le Christ communique à ses fidèles sa propre vie.

 

Réunis en Eglise, ils forment son propre corps. Ne nous trompons pas,  Christ n’a pas deux corps, deux vies mais une seule vie, un seul corps, dont nous sommes les membres.

                                                                  ¤ Elias-Patrick

 

 

 

Lettre aux amis du sanctuaire du prophète Elie    N°38 Janvier 1992                                                                                 

 

 

 

 

 

 

 

Grégoire de Naziance, sur la nativité