Etre témoin dans l'Esprit Saint

Lectures des actes des apôtres pour le 7è dimanche de Pâques, année B

Actes 1, 15 - 26

En ces jours-là, les frères étaient réunis au nombre d’environ cent vingt.

Pierre se leva au milieu de l’assemblée et dit : "Frères, il fallait que l’Ecriture s’accomplisse : Par la bouche de David, l’Esprit Saint avait d’avance parlé de Judas, qui en est venu à servir de guide aux gens qui ont arrêté Jésus, ce Judas qui pourtant était l’un de nous et avait reçu sa part de notre ministère. Il est écrit au livre des Psaumes : Que sa charge passe à un autre. Voici ce qu’il faut faire : il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis son baptême par Jean jusqu’au jour où il nous a été enlevé. Il faut donc que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection."On en présenta deux : Joseph Barsabbas, surnommé Justus, et MatthiasPuis l’assemblée fit cette prière : "Toi, Seigneur, qui connais le coeur de tous les hommes, montre-nous lequel des deux tu as choisi pour prendre place dans le ministère des Apôtres, que Judas a déserté en partant vers son destin."On tira au sort, et le sort tomba sur Matthias qui fut dès lors associé aux onze Apôtres.

  

Evangile de la fête de l'ascension pour l'année B

Marc 16,14-20

[Après s'être fait voir aux femmes, aux apôtres et aux deux disciples d'Emmaüs, le Seigneur ressuscité]  apparut aux onze, comme ils étaient à table, et leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité.     Et il leur dit: Allez dans tout le monde, et proclamez l’évangile à toute la création.   Celui qui croira et qui aura été baptisé sera sauvé; et celui qui n’aura pas cru sera jugé.   Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues;  ils prendront des serpents; et quand ils auront bu quelque poison mortel, cela ne leur nuira point,  ils imposeront les mains aux malades, et ceux-ci se porteront bien.

Le Seigneur donc, après leur avoir parlé, fut élevé en haut dans le ciel, et s’assit à la droite de Dieu.   Et eux, partirent prêcher partout. Le Seigneur agissait avec eux, et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

 

« Il faut que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection », disait Pierre. Et je le  répète à chacun de vous : Mes frères et sœurs, il faut que vous deveniez avec moi des témoins de la résurrection de Jésus. En effet, si vous, vous n’êtes pas ses témoins dans votre milieu de vie, qui le sera à votre place ?

Le chrétien est, dans l’Église et avec l’Église, un missionnaire du Christ envoyé dans le monde. C’est là la mission qu’on ne peut différer de toute communauté ecclésiale: recevoir de Dieu le Père et offrir au monde le Christ ressuscité, afin que toute situation d’affaiblissement et de mort soit transformée, par l’Esprit Saint, en occasion de croissance et de vie.

Dans ce but, dans toute célébration eucharistique, nous écouterons plus attentivement la Parole du Christ et nous goûterons assidûment le Pain de sa présence. Cela fera de nous des témoins et, plus encore, des porteurs de Jésus ressuscité dans le monde, l’apportant aux divers secteurs de la société et à tous ceux qui y vivent et y travaillent, répandant cette "vie en abondance " (cf. Jn 10, 10), qu’il nous a gagnée par sa croix et sa résurrection et qui rassasie les aspirations les plus légitimes du cœur humain.

Nous n’imposons rien, mais nous proposons toujours, comme Pierre nous le recommande dans une de ses lettres: "Traitez toujours saintement dans vos cœurs le Seigneur Christ, toujours prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous". (1 P 3, 15). Et en définitive, tous le demandent même ceux qui semblent ne pas le demander.

Par expérience personnelle et communautaire, nous savons bien que c’est Jésus, celui que tous attendent. En effet, les attentes les plus profondes du monde et les grandes certitudes de l’Évangile se rencontrent dans la mission irrécusable qui nous revient puisque sans Dieu l’homme ne sait où aller et ne parvient même pas à comprendre qui il est. Face aux énormes problèmes du développement des peuples qui nous pousseraient presque au découragement et au défaitisme, la parole du Seigneur Jésus Christ vient à notre aide en nous rendant conscients de ce fait que: "Sans moi, vous ne pouvez rien faire", (Jn 15, 5)  elle nous encourage: ‘Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde’ (Mt 28, 20)

Toutefois, si cette certitude nous console et nous tranquillise, elle ne nous dispense pas d’aller à la rencontre des autres. Nous devons vaincre la tentation de nous limiter à ce que nous avons encore, ou que nous estimons avoir, de nôtre et d’assuré: ce serait à terme une mort, quant à la présence de l’Église dans le monde, laquelle, d’ailleurs, ne peut seulement être que missionnaire dans le mouvement d’effusion de l’Esprit.

 Depuis ses origines, le peuple chrétien a perçu avec clarté l’importance de communiquer la Bonne Nouvelle de Jésus à tous ceux qui ne le connaissaient pas encore. Au cours de ces dernières années, le cadre anthropologique, culturel, social et religieux de l’humanité a changé: aujourd’hui l’Église est appelée à affronter de nouveaux défis. <> Le champ de la mission vers les nations se présente aujourd’hui notablement élargi et il ne peut être défini seulement sur la base de considérations géographiques: en effet, nous sommes attendus non seulement par les peuples non chrétiens et les terres lointaines, mais aussi par les milieux socioculturels et surtout par les cœurs qui sont les véritables destinataires de l’action missionnaire du peuple de Dieu.

Il s’agit d’un mandat dont l’accomplissement doit progresser par la même route qu’a suivie le Christ, c'est-à-dire par la route de la pauvreté, de l’obéissance, du service et de l’immolation de soi jusqu’à la mort, dont il est sorti victorieux par sa résurrection.

Oui ! Nous sommes appelés à servir l’humanité de notre temps, comptant uniquement sur Jésus, en nous laissant éclairer par sa Parole: "Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous partiez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. " (Jn, 15, 16). Que de temps perdu, que de travail renvoyé à plus tard sur ce point par inadvertance !

Tout se définit à partir du Christ, quant à l’origine et à l’efficacité de la mission: la mission nous la recevons toujours du Christ, qui nous a fait connaître ce qu’il a entendu de son Père, et nous y sommes engagés par l’Esprit, dans l’Église.

Comme l’Église elle-même, œuvre du Christ et de son Esprit, il s’agit de renouveler la face de la terre en partant de Dieu, toujours et seulement de Dieu ! <>

Que vous puissiez être renouvelés et renouveler l’humanité par la lumière et la joie de l’Esprit Saint.

                                                                + Benoit XVI.  Voyage au Portugal juin 2010

 

 

Envoi des disciples